samedi 13 octobre 2007

La Vie est ailleurs // Life is Elsewhere // Zivot je jinde

"Où est la vie ?" // "Where is life ?" // "Kde je zivot ?" - 29/09/07 - Gare Montparnasse



Milan Kundera. Prague. 1969. Paris. 1975.
"La vie est ailleurs", au delà de la critique violente du régime communiste, est une déconstruction magistrale du poète et de la poésie. Des poètes et de la Poésie. Mais je préfère en citer des extraits et quelques mots d'un de ses critiques assidus.

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"La poésie est un territoire où toute affirmation devient vérité. Le poète [...] dit aujourd'hui : tout s'achève et sombre dans le silence, il dira demain : rien ne s'achève et tout résonne éternellement et les deux sont vrais. Le poète n'a besoin de rien prouver ; la seule preuve réside dans l'intensité de son émotion. [...] Le poète sait peu de chose du monde [...], ce n'est pas un homme mûr et pourtant ses vers ont la maturité d'une prophétie devant laquelle il reste lui-même interdit."

"La tendresse, c'est la frayeur que nous inspire l'âge adulte. La tendresse, c'est la tentative de créer un espace artificiel, où l'autre doit être traité comme un enfant."

"[...] ne pas avoir de parents est la condition première de la liberté. [...] La liberté ne commence pas là où les parents sont rejetés ou enterrés, mais là où ils ne sont pas."

"La mort est un message; la mort parle; l'acte de mort possède sa propre sémantique, et il n'est pas indifférent de savoir de quelle façon un homme a trouvé la mort, et dans quel élément."
- Citations ci-dessus toutes extraites de "La vie est ailleurs" - Milan Kundera - 1969.

"Sous ses dehors innocents, l'oeuvre de Kundera est l'une des plus exigeantes qu'il nous soit donné de lire aujourd'hui."

"Kundera ne détruit pas le monde avec fracas : il le défait pièce par pièce, méthodiquement et sans bruit, comme un agent secret."

"Avec Don Quichotte et Madame Bovary, "La vie est ailleurs" est peut-être l'ouvrage le plus dur à avoir été écrit contre la poésie. [...] La poésie en tant que dernier repère de Dieu. [...] Lire Kundera, c'est adopter ce point de vue de Satan, sur la politique, l'histoire, l'amour, la poésie, et de façon générale, sur toute connaissance. Et c'est justement par là que son oeuvre est non seulement pure subversion, mais aussi pure littérature."
- Citations ci-dessus des commentaires de l'édition française par François Ricard - 1978.

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