vendredi 28 décembre 2007

Objets Perdus : Le Retour // Lost and Found : The Come Back

Sainte Morillons // Saint Morillons - 26/12/07 - Paris


Les deux entrées précédantes n'étaient faites que pour préparer celle-ci...

Vendredi soir en sortant du taxi conduit par un sympathique Ghanais, je me jette sur le pavé numérique qui garde la porte de Gwen. Je suis en retard.
Pas si vite.
Je me sens un peu seul. Cette sensation d'être trop leger. Je m'immobilise.
La partie de mon cerveau qui traite les urgences, se détache de moi, s'envole. Elle parcours mon corps, l'espace et le temps comme un esprit magique.
Cette "fée Clochette" finit par trouver ce qui cloche : ma valise est restée dans le coffre du taxi.
Avec mes vêtements, mes cadeaux de Noël, mes livres...

Pffffff...

5 jours plus tard, la rue Morillons (lieu sacré qui rassemble tous les objets trouvés de la capitale) m'acceuille avec ses bureaux qui sentent bon les locaux administratifs.
Lino, plafonnier, pans de bois et vitres aux orifices circulaires bizarrement obsturés par des cercles de verre parallèles, chacun figé dans la vitre au moyen de 3 plots de métal.
Peut être pour protéger des postillons.

Pour rien. Malheureusement, mon chauffeur n'est pas encore passé ici. Ou ne passera pas.
A suivre.

lundi 24 décembre 2007

Art Sous-Marin // Submarine Art

Douze B //Twelve B - 23/12/07 - Saint-Nazaire

Belle séance de photo ce dimanche soir. Seul dans la base sous-marine de Saint-Nazaire par une température proche de zéro. Seul à part 2 jeunes distributrices de préservatifs!!!
Et un monstre de béton, d'ombres et de lumières.

Superbe ambiance.

dimanche 23 décembre 2007

Objets perdus : Bilan // Lost and Found : Status

Magic Wallet // Le Porte-feuille magique - 22/12/07 - Le Croisic

Tout le monde a eu de ces histoires abracadabrantes et merveilleuses, où un objet cher disparaît et réapparait par miracle...
Voici quelques-unes de mes plus notables :
1. 1994. Oublié : un sac de classe. Lieu : RER B. Contenant : une calculatrice HP, et tous mes cours de prépa pour le contrôle du samedi suivant (inestimable).
Retrouvé : Tout, le soir même. Aventure : poursuivre le sac jusqu'au terminus de la ligne.
2. 1997. Oublié : porte-feuille en cuir vert. Lieu : bus à Prague. Contenant : notamment des sous et un billet de spectacle de la Lanterna Magica pour le soir même.
Retrouvé : Tout, le lendemain. Aventure : avoir réussi à assister au spectacle malgré l'absence de billet physique !
3. 1999. Oublié : le même porte-feuille. Lieu : Orient-Express pour Vienne. Contenant : permis de conduire, la moitié de notre pot commun pour visiter Vienne en Schilling et diverses souvenirs.
Retrouvé : Tout, 2 jours après, sauf l'argent et le permis ! Aventure : me retrouver au poste de police local pour ma première visite à Vienne.
4. Quelque part entre 2001 et 2003. Oublié : sac de voyage. Lieu : Métro parisien. Contenant : vêtements sales et appareil photo reflex.
Retrouvé : Tout, 8 jours après. Aventure : mon premier contact avec les objets trouvés de la rue des Morillons.
5. 2007. Oublié : passeport. Lieu : avion à Amsterdam, en transit vers Addis Abeba. Contenant : a minima mon visa pour l'Ethiopie. Retrouvé : 20 min après. Aventure : passer 20 minutes à voir tout mon voyage de l'été tomber à l'eau; piloter les recherches de mon passeport depuis l'extérieur de l'appareil avant l'embarquement des nouveaux passagers.
Et vous ?

samedi 22 décembre 2007

Lost And Found : The Legend // Objets Perdus : La Légende

Magic Beach // La Plage Magique - 22/12/2007 - Saint-Nazaire
Tout a commencé à l'âge de 13 ans.
Mon père était parti nager en mer. Comme à son habitude, il était parti avec ses lunettes, sa vue étant trop mauvaise pour lui permettre les laisser à terre.
Ce jour-là, une lumineuse matinée d'été sur la côte Atlantique, ses gestes étaient peut être un peu moins sûrs que d'ordinaire. Ou bien peut être était-ce les vagues, qui étaient un peu plus violentes. Quoiqu'il en soit, il revint de sa baignade sans ses lunettes.
Perdues en mer.
La nuit-même, j'ai rêvé d'Océan et de Tempête. J'ai rêvé que j'étais seul sur cette plage rendue sombre par des nuages énormes. Le vent transformait les vagues en murs.
Un de ceux-ci se leva plus haut que les autres. Un visage le coiffait. Neptune sortait des profondeurs pour me parler. A mesure qu'il se rapprochait de moi, je rapetissais.
"Ce qui est perdu doit être retrouvé..."
Le lendemain, en se promenant sur la plage, sans ses lunettes, le regard de mon père fut attiré par un reflet de soleil dans le sable. Il venait d'une paire de lunettes; différente de la sienne, mais qui lui allait parfaitement, et dont les verres corrigeaient presque à merveille les faiblesses de ses yeux.
C'est à partir de ce jour que mon histoire a commencé...

Meilleure fin d'année 2007 // Best Year Ending 2007


Trash Nat // Nat Trash - 20/12/2007 - Paris
"In the category : 'Best year ending 2007'...
The winner is..." : Naaaaat !
Et oui, on voit bien à l'insolence de son doigt, à la désinvolture de son bras gauche, et au pétillant de son regard, qu'elle est contente de son coup !
Et c'est justifié ! Une voisine chiante en moins et un boulot passionnant en plus, elle a tout pour regarder avec envie vers 2008.
Encore bravo !

mardi 18 décembre 2007

Comment passe-t-on l'Hiver // How to go through Winter

Les Autrichiens ont tout compris à l'Hiver... semble-t-il...

Leçon Numéro 1 : Faire des réserves...


Tartines de Raclette // Raclette's Tartine - Marché de Noël de la Spittelberggasse - Wien - 17/12/07

Leçon Numéro 2 : Rester à l'intérieur, bien au chaud...

Hot Winter // Hiver Chaud - Devanture dans le quartier de la Spittelberggasse - Wien - 17/12/07

lundi 17 décembre 2007

Wiener Weihnachten (1ste Stuck) // Noel Viennois (1ere partie)

Alcoolisme chic (au château de Schönbrunn, avec le mug qui va avec) //
Chic Alcoolism (at Schöbrunn's castle with the local mug) -
15/12/07 - Wien
Bon.
Vous cherchiez tous des preuves de mon alcoolisme ?
Vous vous doutiez bien que mon abstinence ne faisait que prouver mon appartenance à un groupe d'AA !?
Cette entrée va vous plaire.
Il fait genre -5°C, ça fait une heure que je fais le tour de petites cabanes en bois sur fond de Château jaune XVIIIe machin-chose ("Jolie Brune" ou quelque chose dans le genre). Et je commence à avoir sérieusement froid.
Alors, je me jette à l'eau. Ou plutôt... au "Glühwein" !
Rien à voir avec un vin "collant", même si j'ai l'air un peu coincé comme le Renard de la fable sur la photo.
C'est l'équivalent du "vin chaud" en Autriche. De quoi réchauffer la tête et les mains... les pieds attendront la course au "premier sous la couette a gagné", qui finit toute balade à un marché de Noël qui se respecte. :)

dimanche 16 décembre 2007

Le Sapin, Le Sapin !!! // The Rabbit, The Rabbit (sorry, french joke !)

Christmas Tree // Sapin de Noel - Rockefeller Center - 08/12/2007

Je vous avais promis le Sapin de Noël du Rockefeller center...
Le voilà... A quelques mètres à peine de la photo précédante... mais pas mal de temps et d'efforts. Je vous ai épargné la foule sur cette photo-là, mais elle est belle et bien toujours là !

Allez, puisqu'on est parti sur le thème de Noël, je vous montrerai ce que cela donne à Vienne dans mes prochaines entrées !

vendredi 14 décembre 2007

Christmas Crazy! // Noël Neuneu !

Bouchon Pieton // Pedestrian Traffic - 08/12/07 - NYC
Voilà ce qu'il se passe lorsqu'on essaie de traverser la rue à l'angle de la 6eme Avenue et de la 50e Rue à Manhattan, pas loin du Rockfeller Center...
Du délire, évidemment, c'est Noël (enfin presque, on est le 8 décembre). Du coup, il faut des gendarmes pour faire la circulation... sur les trottoires.
Allez, si vous êtes gentil, je vous mettrai la photo du sapin... :)

jeudi 13 décembre 2007

Retour vers les Défis // Back to Challenges

Défi et Littérature // Challenge and Literature - Dernière page de "La Modification" - Michel Butor


Les lecteurs attentifs auront remarqués que je me suis arrêté à 3 dans le décompte de mes 5 défis viennois. Il est donc plus que temps, un mois après mon installation, de continuer avec les deux derniers... et non des moindres.
Le quatrième parle de "finir un livre"...

Avant de parler plus avant de l'écriture, dans une autre entrée, peut être, je vais vous laisser méditer sur l'extrait suivant de Milan Kundera, issue de l'excellent "Livre du rire et de l'oubli" :

" [...] me rappelle un vers [...] de Goethe : ' Est-on vivant quand vivent d'autres hommes ?'
Dans la question de Goethe se dissimule tout le mystère de la condition d'écrivain : L'homme, du fait qu'il écrit des livres, se change en univers [...] et le propre d'un univers c'est justement d'être unique. L'existence d'un autre univers le menace dans son essence même. [...]
Celui qui écrit des livres est tout (un univers unique pour lui-même et pour tous les autres) ou rien. Et parce qu'il ne sera jamais donné à personne d'être tout, nous tous qui écrivons des livres, nous ne sommes rien. Nous sommes méconnus, jaloux, aigris, et nous souhaitons la mort de l'autre. En cela nous sommes tous égaux : Banaka, Bibi, moi et Goethe.
L'irrésistible prolifération de la graphomanie parmi les hommes politiques, chauffeurs de taxi, [etc ...] et les malades me démontre que tout homme sans exception porte en lui sa virtualité d'écrivain en sorte que toute l'espèce humaine pourrait à bon droit descendre dans la rue et crier : Nous sommes tous des écrivains !
Car chacun souffre de l'idée de disparaître, non entendu et non aperçu, dans un univers indifférent, et de ce fait il veut, pendant qu'il est encore temps, se changer lui-même en son propre univers de mots.
Quand un jour (et cela sera bientôt) tout homme s'éveillera écrivain, le temps sera venu de la surdité et de l'incompréhension universelles."

Milan Kundera - 1978 - "Kniha smichu a zapomneni"

mercredi 12 décembre 2007

La Part Obscure // The Arcane Portion

Pleasure Box // La boîte à plaisir - Vienne - 11/12/2007


Il fait toujours nuit quand ces choses arrivent.
Les ténèbres estompent les couleurs et les formes, changeant tout en une mélasse grise recouverte par la pluie.
Je marche dans cette rue que je connaitrai par coeur, bientôt.
Et, la réalité se décale. D'un coup.
Il suffit d'une image, d'un flash. De quelques bout de néons collés sur de la tôle.
De morceaux de papier découpés aux ciseaux par son fils peut-être.
A la limite, on n'imagine rien de plus.
Comme si l'on voyait un OVNI posé dans un champ. L'imagination incapable de chercher ce qu'il se passe DANS le vaisseau. Car l'extérieur suffit à saturer nos perceptions.

La meilleure cachette n'est-elle pas derrière du criard, du voyant, du bruyant ou du bavard ?

Bienvenus à Vienne...

lundi 10 décembre 2007

La plus belle voix du monde, ou "fil rouge italien" // The most Beautiful Voice in the World, or "Italian Guiding Line"

Un concert à la Wiener Konzerthaus // A concert at the Wiener Konzerthaus - Vienne - 10/12/2007

Ce soir, j'étais à mon premier concert viennois. Pas de perruques poudrées, d'orchestre philharmonique, ni de costumes trois-pièces comme sait si bien les accueillir la Wiener Konzerthaus avec ses lumières froides et ses lignes dures très "germaniques".

Non.

Ce soir, alors que je lis depuis plus d'un mois, un roman qui parle de Rome, et après mon week-end "rom-antique" à Rome ; après ma conférence en Ro(u)manie avec sa langue qui sonne tellement italien ; après ma découverte des immigrants italiens de Long Island City, je suis allé à un concert de Gianmaria Testa, splendide chanteur... italien, qui parle d'immigration (notamment).

Une merveille de concert. De la sorte de ceux qui vous démontre qu'aller à un concert est vraiment un PLUS.
Le voir sur scène, ce petit facteur italien qui ne paie pas de mine. Voir le bonheur qu'il a d'être là, avec ses amis musiciens tous plus doué les uns que les autres (un contre-bassiste, un batteur, et un "camemberiste"!!!).
Et puis Gianmaria fait des chansons à texte, alors il fait venir un traducteur complice sur scène, pour faire partager aux Autrichiens le sens des longs intermèdes hilarants, où il nous parle de ses chansons.
Et me voilà coupé en deux : entre le plaisir de comprendre/deviner l'italien, et celui de comprendre/confirmer l'allemand. Du coup, je ris deux fois plus !

Mais, surtout, surtout, il y a cette voix. Purée... Cette Voix. Et ce ton, et puis c'est de l'italien... (On se doute bien, qu'un gars comme Gianmaria ne pourrait pas chanter en hollandais - sans doute la langue la plus affreuse du monde-)... et puis ce sont de vrais poêmes.

Alors, ce soir, perdu en Autriche, même si je ne comprenais pas tout, ma patrie, c'était un petit bout d'Italie, qui s'appellait Gianmaria.

PS : il passe en mars aux Bouffes du Nord à Paris
http://www.gianmariatesta.com/

Monde miniature à l'Art-O-Mat // Mini-world at Art-O-Mat


Diane, Art-O-Mat, Long Island City - NY, 08/12/2007

La scène se passe dans un de ces magasins qui fourmillent d'idées et d'objets qu'on aimerait avoir le temps/talent de faire, ou, faute de mieux l'argent d'acheter !

Diane, en charge du magasin, est souriante, intéressante, passionnée, et gentille :

- If you want, you could see a part of France tonight ! There's Stephane "Rimbaud" playing. (Si tu veux, tu peux aller voir un bout de France ce soir ! Stéphane "Rimbaud" joue.

- Ugh... Actually, I have this show in Brooklyn. By the way I have an extra seat and nobody to go with me, so... (Euh... En fait, j'ai un spectacle à Brooklyn. D'ailleurs, j'ai une place en plus et personne pour m'accompagner... donc...)

- Oh yeah? I could try to think of someone, among my volonteers maybe. As for me, I NEED to see Stephane! It's been ages I didn't see him. He's great on stage. Look, here is his webpage... (Ah oui ? Je pourrais essayer de te trouver quelqu'un parmis mes volontaires peut-être. Par contre, moi je vais voir Stéphane! Ca fait des siècles que je ne l'ai pas vu. Il est super sur scène. Tiens, voilà sa page internet...)

- Wait a minute... It's not "Rimbaud"!!! It's Wrembel ! B-But... I know this name... is there a picture ? Yes... Oh my GOD ! I was in school with this guy ! (Attends, mais c'est pas "Rimbaud" ! C'est Wrembel ! M-mais je connais ce nom ! Y-a-t-il une photo ? Oui... Nom d'un chien ! J'étais à l'école avec ce gars !)

- Nooooo !? You're kidding ! (Nooonnn!? Tu plaisantes !)

- It was... 17 years ago ! This guy was the stereotype of the bad school boy and me, the one of the shy good school boy ! He used to sit right next to me to tell me dirty words and see my reactions ! But strangely, there was no hatred or contempt between us. Maybe more a commun respect somehow... (C'était il y a... 17 ans ! C'était le stéréotype du mauvais élève, et moi celui de l'élève modèle timide ! Il faisait expres de s'asseoir à côté de moi en classe pour me dire des mots cochons et me choquer ! Mais, bizarrement, il n'y avait pas de haine ou de mépris entre nous, plutôt peut-être une sorte de respect réciproque en quelque sort...)

- Well, now he lives in New Jersey, he's married to an American girl and has a little boy that size ! (Eh bien, maintenant, il vit dans le New Jersey, est marrié à une Américaine et a un petit garçon haut comme ça !)

- The world is soooo small ! (Le monde est trop petit !)

Déjà vu ?? // Deja vu ??

Mon 11 Septembre // My September 11th - NYC - 08/09/07


Ca vous rappelle quelque chose ?
Mais si... regardez de plus près ! Cliquez sur l'image pour l'aggrandir, vous verrez...

Certaines images, répétées en boucle, finissent par devenir des clichés !

jeudi 6 décembre 2007

Massacre Roumain // Romanian Rampage

Massacre Roumain (vue des poubelles et des chiens en bas de ma chambre) - 4/12/07 - Bucharest
5/12/07 - Hotel Phoenicia - Bucharest - 0h30

C'était le jour où Caucescu est tombé. Je devais rentrer en Bulgarie depuis l'Allemagne. J'étais alors étudiant là-bas. Mon avion a été bloqué, parce que l'espace aérien roumain était fermé. J'ai du passer 24h à l'aéroport de Berlin Est.

Le palais du peuple, à Bucharest, est le deuxième plus grand bâtiment du monde, après le Pentagone, paraît-il.

C'est par les reflets que j'en vois dans les yeux et les paroles des gens, que je croise dans cet hôtel, que j'apprends à connaître Bucharest.
Une ville que je vois depuis la fenêtre du 4eme étage, et qui s'étend entre les poubelles saccagées par les chiens au pied de ma chambre chaque soir, et les bâtiments sinistres et couverts d'insignes disant "LG" ou "SIEMENS"...
48h sans sortir de l'hôtel !

Rome par Butor (3/3) // Rome seen by Butor (3/3)


Saint-Pierre de Rome (depuis la coupole et ses 500 marches) - Rome - 2 Décembre 2007

Dernière extrait romain de ce superbe roman de Butor. Dont le héros se débat dans les pièges de la fin des illusions de la jeunesse. Une écriture magnifique d'une violence feutrée extrême.

Jamais non plus vous n’êtes allés ensemble à Saint-Pierre, parce qu’elle déteste les papes et les prêtres autant que vous, d’une façon bien plus virulente et voyante que vous (c’est une des raisons pour lesquelles vous l’aimez tant), ce qui ne l’empêche nullement de goûter au plus haut point les fontaines, coupoles et façades baroques, et certes vous n’avez nullement envie vous-même de retourner demain matin à l’intérieur de ce gigantesque échec architectural, de cet immense et richissime aveu d’indigence.

Rome par Butor (2/3) // Rome seen by Butor (2/3)

Tre Scalini - Rome - 1er Décembre 2007


Toujours Image/Extrait :

A la sortie, vous l’avez priée d’accepter un rafraîchissement, et dans le taxi qui vous amenait à la via Veneto, par Sainte-Marie Majeure et la rue des Quatre-Fontaines, vous lui avez dit votre adresse parisienne et celle où l’on pouvait vous joindre à Rome ; puis sous l’excitation merveilleuse de la claire foule élégante, vous lui avez demandé de venir déjeuner avec vous le lendemain au restaurant Tre Scalini.
C’est pourquoi le matin, avant même d’aller au siège central de chez Scabelli, vous êtes passé à la grande poste envoyer un télégramme pour avertir Henriette que vous ne seriez pas à Paris avant le lundi, puis, un peu avant une heure, depuis une table de la terrasse, vous l’avez vue venir de l’autre bout de la place où des petits garçons se baignaient dans la fontaine de Fleuves, minuscules à côté des géants éclatants, et si vous aviez connu à ce moment-là les poèmes de Cavalcanti, vous auriez dit qu’elle faisait trembler l’air de clarté.

Rome par Butor (1/3) // Rome seen by Butor (1/3)

Le Quirinale - Rome - 1er Décembre 2007

Deux événements sans lien apparent se sont rencontrés ce week end :
1- je suis en train de lire « La Modification » écrit par Michel Butor à l’âge de 30 ans,
2- je suis retourné à Rome après 17 ans sans mettre les pieds dans cette ville…

Pourquoi ? Parce que le deuxième personnage le plus important de ce livre se trouve être la ville de Rome !

A la recherche des lieux parcourus par son héros il y a tout juste 50 ans. De la station Termini jusqu’à l’angle de la via Monte della Farina et de la via Barbieri. Entre enquête policière, guide intimiste et voyeurisme historique.

Extrait.
[…]
Dans la grande gare transparente de Termini, vous l’avez aidé à descendre, vous lui avez porté ses paquets, vous avez traversé le hall ensemble, vous lui avez offert le petit déjeuner, contemplant derrière les grands panneaux de verre les ruines de la construction de Dioclétien illuminées par le jeune soleil superbe, vous avez insisté pour qu’elle profite de votre taxi, et c’est ainsi que vous êtes arrivé pour la première fois devant le 56 Monte della Farina, dans ce quartier que vous ne connaissiez presque pas.
Elle ne vous avait pas dit son nom ; elle ignorait le vôtre ; vous n’aviez point parlé de vous revoir, mais comme le chauffeur vous ramenait par la via Nazionale jusqu’à l’Albergo Quirinale, vous aviez déjà la certitude qu’un jour ou l’autre vous la retrouveriez, que l’aventure ne pouvait se terminer là, et qu’alors, vous échangeriez vos identités et vos adresses, que vous conviendriez d’un lieu pour vous revoir, que bientôt elle vous ferait pénétrer non seulement dans cette haute maison romaine où elle était entrée, mais encore dans tout ce quartier, dans toute une partie de Rome qui vous était encore cachée.

mercredi 5 décembre 2007

Roi ou Fou ? // King or Fool ?

Roi ou Fou ? // King or Fool - Varsovie - 17/11/2007

Etonnant effet d'optique involontaire au tirage de ce cliché : la lumière des spots de ma salle de bain polonaise, joue à me dessiner une courronne de pacotille sur la tête... Suis-je le roi ou bien son fou ?
Tout n'est que perspective.
Nous ne sommes que, ce nous décidons d'être.
Le monde n'est que, ce que nous voulons qu'il soit.
N'est-ce pas, d'ailleurs, la morale de "Memento"?

vendredi 30 novembre 2007

Entrée-Sortie // In and Out

"Vchod" - Slovaquie (Zilina) - Novembre 2007

Hier, c'est avec stupeur et peut être un petit tremblement, que j'ai réalisé que durant le mois de Décembre, j'allais passer du temps dans 8 pays différents... Soit un tout les 3-4 jours en moyenne...
Inutile de dire que mon appart' Viennois n'est pas vraiment occupé à temps plein !

jeudi 29 novembre 2007

Omikuji

Double Omikuji - Tokyo - Novembre 2005

Vous êtes au Japon par une journée d'automne ensoleillée.
Les temples sont un havre de paix et le soleil joue avec les toits en bois sculpté.
Devant ce temple, vous trouvez le traditionnel "Omikuji" : une boîte en métal et des tiroirs en bois à l'infini.
Sur la boite à section hexagonale, s'incrivent, en rouge, ces magnifiques caractères, qui disent "Omikoudji" dans votre tête habituée au Hiragana.
Sur les tirroirs, vous pouvez voir gravés, en Kanji, des chiffres, qui se suivent.
Après avoir glissé 100 yens dans l'emplacement prévu, vous secouez la boite, l'inclinez, et en sortez un baton, qui est marqué d'un numéro, lui aussi en Kanji.

Le soir même, vous entrez dans un bureau de poste pour envoyer vers la France, où vous ne rentrerez pas avant 6 mois, un courrier important lié à une sombre histoire d'argent.
Vous cherchez un coin pour vous asseoir. Dans la lumière crue et verdâtre des plafonniers, vous vous trouvez en face d'un mur couvert de petits casiers en métal munis de verrous.
Les casiers sont peints en vert et des chiffres blancs s'y détachent clairement.

Vous vous demandez si tout cela est lié.

Bonne Fortune // Good Fortune

Photo de mon Omikuji - Tokyo - Novembre 2005


Les connaisseurs admireront le style, le côté sybillin, et mystérieux.

Je crois qu'il faut retenir une chose : c'est un Omikuji positif (il y en a aussi des négatifs dans le tas) !!

PS : pour ceux qui se posent la question, le papier se trouve dans le tiroir en bois, qui correspond au numéro, que vous tirez de la boîte en métal.

mercredi 28 novembre 2007

Systématiquement Détruit // Systematically Destroyed

Le monde Aéroport // Airport World -
Chine (Shanghai), Ethiopie (Lalibela), USA (Salt Lake City), Argentine (Ushuaia) -
2005, 2006, 2007

Dans ma vie quotidienne, chaque semaine amène son lot d'aéroport.
A force d'y trainer, dans ces endroits toujours presque les mêmes, on pourrait croire que rien ne pourrait plus m'y surprendre... surtout pas à Orly.

Or, mardi, en rentrant de Paris, mon oreille quasi-distraite, a été frappée par ces mots : "Tout objet abandonné sera systématiquement détruit.", prononcés par la voix de femelle cyborg diffusée par le haut-parleur.

"SYTEMATIQUEMENT DETRUIT"... Qui a inventé ce terme ?
Quel besoin avait-il/elle d'ajouter l'adverbe "systématiquement" devant le mot "détruit" déjà suffisamment fort ?

En tout cas, cette expression m'a laissée rêveur. Puissance, poésie, violence, hérésie...

mardi 27 novembre 2007

Anges // Angels

Anges // Angels - Novembre - Vienne

Hier soir, au centre Valleyre, petits anges virevoltants en tutu rose... Des sourires et des drames en miniature. A mille années-lumière du cours de danse du ventre, qui les a suivi !

mercredi 21 novembre 2007

Sous la peau de tes rêves...

Rêves de Peau // Dreams of skin

Je vivrai sous la peau de tes rêves
En espérant qu’un jour vienne la trêve

Quelque chose de moins mièvre
Qu’au moins je puisse en frotter mes plèvres

Caché, couché, oublié, moins que rien
Un souvenir, un doute, peut être moins

Je chasserai tes pensées les plus secrètes
Comme un rampant, une araignée, un insecte,
Je les découperai aux ciseaux pour en faire des oiseaux

Avec leurs becs, je tisserai ma toile de songe
Comme un piège pour que tu y plonges

Au moment où les anges lissent leurs ailes
Au moment où les femmes plissent leurs lèvres
Je resterai là, sans toi, mais tout autour de toi,

Si je tremble, tu rêveras de glace
Si je crie, tu rêveras d’angoisse
Mais si j’aime, rêveras-tu de moi ?

lundi 19 novembre 2007

Je vis dans un sombre royaume (3/3) // I live in a Kingdom Dark (3/3)

Je m’en échapperai de ce royaume maudit, un jour, c’est sûr, je vous le dis.
Ce jour là, le vent sera plus fort que d’habitude, comme chargé de la colère de toutes les latitudes.
Poussés, écartés, les nuages s’éventreront, et les courants fous me porteront.
A travers le labyrinthe végétal échevelé, je ne pèserai plus rien… « pfuuit »… envolé…

Je vis dans un sombre royaume (2/3) // I live in a Kingdom Dark (2/3)

La première chose que j’en ai vu, c’est une armée de glace,
Et je l’avoue, alors, je n’ai pas senti de menace.

Tout juste une sensation d’engourdissement,
Une simplicité, un glissement.

Mais ce n’était qu’un mirage,
Destiné à m’attirer sur ces rivages…

Comme le dernier voyage, celui auquel le sage songe,
Mais je sais, aujourd’hui, que tout n’était que mensonges.

dimanche 18 novembre 2007

Je vis dans un sombre royaume (1/3) // I live in a Kingdom Dark (1/3)

Je vis dans un sombre royaume, où le Soleil se cache de Guillaume.
Les couronnes y sont de roc, et les batailles s'y gagnent à coup de crocs.
C'est en rampant, que je l'ai découvert, ce royaume en bord de mer.
Mes genoux froissés par le gel, mes cheveux frisés par le sel.

jeudi 15 novembre 2007

Première Neige // Erste Schnee !!

Automne classique // Classical Fall - Schonbrunner Schloss - Wien - 04/11/07


Cela fait presque 12h qu'il neige sans interruption. Le calendrier dit "15 Novembre". Tout est blanc ici.
3-4 cm pas plus...
Pour l'instant.
C'est la saison des marchés de Noël, des vins chauds et des nez rouges, qui commence.
La soirée est rythmée par les vas et vients de la déneigeuse qui racle son socle de métal contre la route.
Il ne fait pas si froid, sans le vent. Ce fameux vent viennois vicieux.
Les cristaux de glace fouettent mon visage, mes yeux se ferment, le froid presse mon crâne.
Encore 4 mois d'hiver...

La légende du soldat mort // The legend of the dead soldier


Die Legende vom toten Soldaten.
-1- Und als der Krieg im fünften Lenz
Keinen Ausblick auf Frieden bot
Da zog der Soldat seine Konsequenz
Und starb den Heldentod.
Et quand la guerre en fut à son 5ème printemps
Et n'offrait aucune perspective de paix
Alors le soldat en tira les conséquences
Et il mourut en héros.
-2- Der Krieg war aber noch nicht gar
Drum tat es dem Kaiser leid
Dass sein Soldat gestorben war:
Es schien ihm noch vor der Zeit.
Mais la guerre n'en était point encore rendue à son terme
Or donc l'Empereur fut fort marri
Que son soldat fût mort:
Car il était mort avant son heure.
-3- Der Sommer zog über die Gräber her
Und der Soldat schlief schon
Da kam eines Nachts eine militär-
(La coupure est de Brecht!)ische ärztliche Kommission
L'été glissait au-dessus des tombes
Et déjà le soldat dormait
Et voici qu'une nuit arriva une
Commission militaire médicale.
-4- Es zog die ärztliche Kommission
Zum Gottesacker hinaus
Und grub mit geweihtem Spaten den
Gefallnen Soldaten aus.
La commission médicale s'en fut
Au cimetière
Et à l'aide d'une bêche bénie
Elle déterra le soldat mort.
-5- Und der Doktor besah den Soldaten genau
Oder was von ihm noch da war
Und der Doktor fand, der Soldat war k.v
Und er drücke sich vor der Gefahr.
Et le docteur examina le soldat
-Du moins ce qu'il en restait encore-
Et le Docteur conclut qu'il était "bon pour le service"
Mais qu'il tirait au flanc pour échapper au danger.
[...]
"Die Legende vom toten Soldaten" - Bertold Brecht

mercredi 14 novembre 2007

Lessivé // Washed out


En Tanzanie, les écoliers portent des uniformes. Ceux-ci incluent un pull-over en laine bleu, qu'ils portent quelque soit le temps par dessus leur chemise.
Ici, l'hiver est là... et j'aurais bien besoin de chaleur.

mardi 13 novembre 2007

Emu // Moved

"Manucure" (magnifique photo de Benoît)
Nous avons rappelé aux parents, parrain et marraine qu'il leur incombe de maintenir et de développer en l'esprit de Gaétan [...] les qualités indispensables afin qu'il soit à sa majorité un citoyen dévoué au bien public et animé des sentiments de fraternité, de compréhension, de respect de la liberté et du bien d'autrui et de solidarité à l'égard de ses semblables. Les parrain et marraine ont déclaré accepter cette haute mission et prennent l'engagement solennel de suppléer les parents dans toute la mesure de leurs forces et de leurs moyens si ces derniers viennent un jour à lui manquer. Ils affirment, en outre, qu'en face de cette éventualité et comme l'aurait fait eux-mêmes les parents, ils poursuivront l'éducation de Gaétan [...] hors de tous préjugés d'ordre social et philosophique et dans le culte de la raison, de l'honneur, de la fraternité, de l'amour du travail et de l'étroite solidarité des uns envers les autres.

lundi 12 novembre 2007

La Demande en Mariage // The Proposal

La scène se passe dans un bar confidentiellement bondé, dans le quartier Latin.
- Guillaume, I will stay one more year in France ! (Je vais rester un an de plus en France)
- Cool ! Where does this decision come from ? (D'où vient cette décision ?)
- Well, my plan is to move for ever to France. Hopefully, staying one more year, will allow me to find someone to marry me ! (mon plan est de m'installer en France. Avec un peu de chance en restant plus longtemps, je trouverai qq'un pour m'épouser!)
- Hmmm... I don't follow the logic. (je ne suis pas la logique, là)
- So, I'd get the citizenship ! (Comme ça, j'aurais la nationalité!)
- Whaaaaat ?!! (Quooooii ?!!)
- ... Guillaume, I can't offer you money, but I can promise you eternal friendship... (je ne peux pas te donner d'argent, mais je peux te promettre une amitié éternelle)
- Sorry ??? (Pardon ?)
- Ooooohh! I just proposed ! (je viens de te demander en mariage!)
- Hahahaha (pensant : "ce bar est dangereux")
- ... (un air sérieux)
- I'd need to be desperate to marry someone out of the blue like that. (il faudrait que je sois désespéré pour épouser qq'un de but en blanc comme cela!)
- Listen, you don't need to answer now. We can have the same conversation in one year from now... (Tu n'es pas obligé de répondre maintenant. On peut en reparler dans 1 an)
- ... This is going to be in the blog ! (Ca va finir dans mon blog)

mercredi 7 novembre 2007

Beautiful Losers // Beaux Perdants - Vienne - Octobre 2007


Une chose que j'aime à Vienne, c'est ce côté décaler de faire de l'art là où on ne l'attend pas.
Et du kitsch là où on ne l'attend plus !
Ici, c'est une devanture plutôt sympa mais discrète comme il y en a beaucoup à Vienne.

Comme vous l'avez peut-être remarqué, mon appareil numérique est en grève en ce moment.
Du coup, je survis avec des phots prises ultérieurement.
Dommage parce qu'en me baladant dans les rues de mon quartier, je suis tombé sur de vraies mines de kitsch, de désuétude et d'étrangetés... J'enrage de ne pouvoir les montrer de suite, car il en a qui valent vraiment le déplacement!
Bientôt sur ce blog, donc...

Fast Drague // Fast Flirt

Féminité // Womanhood - Tokyo - Décembre 2005

La scène se passe dans un "fast food" célèbre, la serveuse a un visage asiatique, comme les 5 autres qui l'entourent :
- Do you speak english ?
- Yes.
- I would like this and that... (je voudrais ceci et cela)
- Ok. [...] Which country you come from ? (vous venir d'où?)
- France.
- How long you stay here ? (vous rester ici combien de temps?)
- Ohhh, probably a couple of years.... (embarassé) I just moved here. (probablement quelques années, je viens d'emménager)
- Ahh... With the family ? (Avec la famille?)
- No, alone. (non, seul)
[...]
- As for you, where are you from ? (et vous, vous venez d'où ?)
- Philippines.
- Ah... what about your colleagues ? Philippines as well ? (et vos collègues aussi ?)
- Yes, but I came here alone with sister only. (oui, mais je suis venue seule, juste avec ma soeur)
- ... (embarassé) Fine, fine. (bien, bien)

Bref, ça rigole pas à Vienne. Je suis prévenu!

mardi 6 novembre 2007

Enfermé dehors // Locked out


Première aventure Viennoise hier soir en lavant mon linge. A mi-chemin entre le challenge 2 et le 3...
Je me suis retrouvé à la porte de chez moi après avoir oublié les clés dans la laverie, le tout à 21:59:59, dans ce pays qui semble s'endormir et se lever avec les poules !
Un classique 'made in' "tête en l'air", diront les mauvaise langues ("Ca faisait longtemps qu'il avait pas oublié quelque chose...").
Bref, la situation (digne d'un cliffhanger de 24...) m'a permis de vivre :
1. un grand moment de solitude à essayer de me rappeler comment on dit "clé" en allemand, tout en parlant à une pauv' conne barricadée chez elle, qui au final a refusé de m'ouvrir, et encore plus de me preter une de ses clés
2. une jolie rencontre avec une charmante brune et sa petite fille qui ne voulait pas dormir (on ne peut pas dire que j'ai aidé, j'avoue!).
Je n'ai jamais été aussi content de voir cet appart' !
PS : que personne ne me demande ce qu'il est arrivé à la photo du jour... si j'attrape le photographe qui a développé ça.... GRRRRR !

lundi 5 novembre 2007

A Terre // On the Ground


Voilà, c'est fait!
Déménagé, voyagé, emménagé, lessivé, démoralisé, ésseulé, déboussolé, énervé, stressé, excité, aidé, remonté, décidé... émerveillé.
Inspirez... Expirez....
Je suis installé à Vienne.
Hooouuuu... Pas facile, mais gérable !

Mémoire, Afrique, Amies // Memory, Africa, Friends


J'aime cette photo pour 3 raisons :
* Elle est typique de la petite bouille que fait Laura quand elle cherche à se souvenir de quelque chose (mais si, Laura, tu es mignonne!) ;
* Elle traite de la mémoire, du souvenir, des sujets qui me poursuivent ;
* Elle associe l'Afrique à la mémoire... un sujet très riche car personnel, mais aussi universel...
Comme le disait Hugues : "Depuis que j'y suis allé, j'essaie de suivre ce qu'il s'y passe".

vendredi 2 novembre 2007

Toussaint... Mémoire des Morts // All Saints... Memories of Deads


Puisque c'est la semaine de la Toussaint (une fête dont je me sens proche puisqu'elle fait partie de mon nom) je continue ma série de photos de cimetière.
Aujoud'hui, je pense à Henri Clavier. Mon grand-père. Je pense à son caractère de cochon, qui cachait un coeur en or. Je pense à ses mots parfois drôles, parfois tendres, parfois amers.
Je pense aux moments de mon enfance qu'il a accompagnés chaque été. Je pense à ses aventures dans l'aviation à travers les pays les plus exotiques.
Je pense aux espoirs qu'il avait en moi.
Le temps ne t'efface pas.

Où sont les Autr(i)Chiens? // Where are the other dogs?!

Cela faisait un petit moment que je n'avais pas complété la liste de mes défis viennois.
Voici donc le 3ème petit, alors que je viens d'emmenager dans ma nouvelle ville.

Parce que, mine de rien, les soirées vont être un peu ennuyeuses sans vous, mes amis, ma famille... il va bien falloir que je rencontre des gens. Et si possible, j'aimerais bien rencontrer des locaux sympas... Ca doit bien exister!

Je ne me considère pas comme un handicapé de la socialisation, mais avec mon allemand et le côté hermétique du dialecte autrichien, je ne suis pas dans une situation très favorable!

Je vous tiendrai au courant de mes tentatives en tout cas.

jeudi 1 novembre 2007

Vices... 31/10/2007


Soirée au tripot illégal de la rue Lepeu.
Vapeurs d'alcool et de tabac plannent lourdement au dessus du tapis vert.
Il y a là des banquiers verreux, une "savante folle" prête à vendre ses secrets sur des virus bactériologiques, des experts en piratage informatique, un chirurgien qui a vendu son âme en Afrique... et un agent secret... un seul ?!
Les filles portent les tenues les plus folles et tout le monde s'enfonce doucement dans le vice.

Gaétan fête ses 3 mois en silence, pendant que des sommes folles changent de mains dans une ambiance de Yalta post-apocalyptique.

mercredi 31 octobre 2007

"La porte de l'Enfer" // "Gate of Hell" - Le Caire 20/07/2007


Il y a des mondes que l'on distingue à peine.
Des portes qui se franchissent sans y réfléchir. Leur colonnes comme cachées dans un coin de la mémoire, ou d'une photo.
Pourtant, une fois que l'on a compris, tout parait évident :
... une ombre trop présente pour être honnête, un noir qui absorbe la lumière, un trou béant qui plonge vers le centre de la Terre juste après la porte, une table abandonnée à la hâte, des objets qui semblent s'en aller, tels une procession mystique...
A moins que la table ne soit un vaisseau, qui vogue vers la porte de l'Enfer...
Styx de poussière.
L'Enfer...

lundi 29 octobre 2007

Aller de l'avant // Going Forward




Voilà.
Ma maison est en cartons ("pirouette cacahuète"... je sais, elle est très très drole, mais que celui qui n'a pas la chanson dans la tête me jette la première pierre!).
Et je suis prêt pour mon 3eme déménagement en 27 mois.
Les 16 mois passés à Boulogne furent plein d'aventures et d'émotions en tout genre. Principalement heureuses, très heureuses. Oserais-je même dire que j'ai appris autant qu'en un an de tour du monde? ... Oui!
Mais l'heure a sonné de partir vers de nouvelles aventures... un dernier regard en arrière, et on y va.


Voilà.
Ma maison est dans un sac à l'arrière du camion.
Il fait chaud, je suis mort de fatigue. Mon T-shirt (le même que je porte aujourd'hui d'ailleurs) est plein de transpiration incrustée de poussière. J'entame mon 3ème jour de route depuis Addis.
Les 15 jours passés en Ethiopie furent plein d'aventures et d'émotions en tout genre. Principalement heureuses, très heureuses. Oserai-je dire que ce séjour à changer ma vie? Oui!
Mais l'heure a sonné de partir vers de nouvelles aventures... un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur, et on y va.

dimanche 28 octobre 2007

No Gain without Pain // Pas de victoire sans douleur


Sur l'île de Zanzibar, dans les ruelles de Stone Town... La sagesse populaire, mélange de slogan sportif footbalistique et de volonté de s'en sortir...
Parce que parfois la vie ressemble à un combat.

Repas typique... // Typical Meal...


Je déménage cette semaine, il était donc temps que je teste le resto qui est quasiment en face de chez moi : "Le Relais de Bretagne". Ce fut chose faite vendredi dernier avec Nat, ma cobaye!
Rien de breton ici, c'est plutôt l'Afrique du Nord qui nous accueille avec son tutoiement chaleureux. On se sent vite comme à la maison.
En semaine, la salle est envahie par les "bleus de travail" et quelques couples de retraités du quartier. Ambiance garantie.
Et surtout, pour 8.5€, on a droit à assez de nourriture pour 3 personnes : c'est avec surprise que j'ai vu arriver mon assiette contenant, non seulement les brochettes d'agneau demandées, mais aussi 2 cotelettes et 2 merguez!
N'y venez pas pour perdre du poids...
J'ai adoré.

vendredi 26 octobre 2007

"Le moment des chevaux" dans "Michael Clayton" // "The Moment of Horses" - in "Michael Clayton"

Horse-Ghost // Cheval-Fantôme - Islande - Juillet 2005

-It's all about the horses.
-Tout tient aux chevaux. C'est pas grand chose pourtant, des chevaux.
-No, horses are not a big deal.

- But isn't it also about the air? The air so chilly, that the mouth smokes.
- L'air si frais, que la bouche en fume... peut être.
- No, it's the horses...
The horses and the field. It's the early morning hour too.
- Oui, ce sont les chevaux. Les chevaux, le champs, les premières heures du matin.

- L'herbe est sûrement humide et froide, mais on ne le sent pas. Je ne le sens pas. Et vous ?
- No, I don't feel the cold, we don't feel the dampness.
- C'est monter la colline vers eux, les chevaux.
-The horses, let's walk uphill to reach them.
- All silent.
- Un pur silence.

- Where is the city and its digusting crust of pollution and corruption?
- La ville, ses égoûts dégoutants, ses pourritures habillées.
Gone. Partie, disparue.
- Facing the horses, looking at them, as if he'd be asking them to explain him.
- On dirait qu'il les supplie. Il a l'air perdu.
- Do they look like judges?
- Ils pourraient nous juger.
- Of course, they could!

- It only lasts a moment. A nothing.
-Rien qu'un moment. Un rien.
Mais la vie est la somme de nos riens, n'est-ce pas?
- Hmm... The sum of our nothingness.
It's a nothing but it will follow you...
- ... longtemps.

jeudi 25 octobre 2007

"Rencontre" // "Encounter" - Budapest - Printemps 2007


C'est le printemps. L'entracte d'un opéra improvisé, dont j'ai oublié le nom.
Dans l'accueillante Budapest.
Joli oasis de fraicheur entre deux journées de travail.
Les bons côtés des déplacements professionels.
Tourniquet de visages, de rires, de coupes de champagne et de chants de cristal.

mercredi 24 octobre 2007

The Only Way Out // La seule issue


"La seule issue" - Glasgow - 2003

I remember,
falling from the 30th floor
the flapping of my clothes
I remember,
my mouth distorted by a silent scream
the fury of the wind against my ears.
I remember,
fighting to breathe in
staring at the growing ground.
I remember,
flashes of my life
happy for most.
I remember,
my body
smashing against the floor
my chest
crashed in like a ball of paper.
I remember,
the burning bounces of my head on the cement
my teeth falling like leaves
the distinct sound of 37 breaking bones
the thick liquid leaving me
Leaving me
Leaving
the endless second of agony.

I remember...
Nothing.


PS : Promis, demain, je poste quelque chose de rigolo.

mardi 23 octobre 2007

I need a Hug !! // J'ai besoin d'un calin !!

Aujourd'hui, je ressemble à ça :


"Hug me!" // "Calinez-moi" - République Démocratique du Congo - Août 2007

L'oeil un peu vague, le poil ébouriffé mais tout doux, à moitié perdu dans les limbes...

Et comme vous pouvez le constater : j'ai un gros besoin de calins ! Des volontaires ?